depression

Qu’est ce que la dépression ?

Comment définir la dépression ?

La dépression est une maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive), une perte de motivation et de facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.

Dans le milieu médical, le terme dépression majeure est souvent employé pour désigner cette maladie. La dépression survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer des semaines, des mois voire des années. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou majeur (grave). Dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide.

La dépression : dépression chronique ou déprime ?

La dépression affecte l’humeur, les pensées et le comportement, mais aussi le corps. La dépression peut s’exprimer dans le corps par un mal de dos, des maux de ventre, de tête ; Cela explique aussi qu’une personne qui souffre de dépression puisse se révéler plus vulnérable aux rhumes et aux autres infections, son système immunitaire étant affaibli.

Déprime ou dépression ?

Le terme « dépression », encore tabou il n’y a pas si longtemps, est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que tous sont appelés à vivre à un moment ou à un autre sans qu’il s’agisse pour autant d’une maladie.

Par exemple, être triste après la perte d’un proche ou avoir un sentiment d’échec en cas de problèmes au travail est normal. Mais lorsque ces états d’âme reviennent chaque jour sans raison particulière ou persistent longtemps même avec une cause identifiable, il peut s’agir d’une dépression. La dépression est en fait une maladie chronique, répondant à des critères diagnostiques bien précis.

Outre la tristesse, la personne dépressive entretient des pensées négatives et dévalorisantes : « je suis vraiment nul », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». Elle se sent sans valeur et a du mal à se projeter dans l’avenir. Elle n’a plus d’intérêt pour des activités autrefois appréciées.

Prévalence

La dépression est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents. D’après une enquête menée par les autorités de santé publique du Québec, environ 8 % des personnes âgées de 12 ans et plus ont rapporté avoir vécu une période de dépression au cours des 12 derniers mois. Selon Santé Canada, environ 11 % des Canadiens et 16 % des Canadiennes souffriront d’une dépression majeure au cours de leur vie. Et 7,5 % des français de 15 à 85 ans ont connu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois.

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la 2e cause d’invalidité à travers le monde, après les troubles cardiovasculaires.

La dépression peut survenir à tout âge, y compris dans l’enfance, mais elle apparaît pour la première fois le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

Quelles sont Les causes de la dépression ?

On ne sait pas avec précision ce qui cause la dépression, mais il s’agit probablement d’une maladie complexe faisant intervenir plusieurs facteurs liés à l’hérédité, à la biologie, aux événements de la vie ainsi qu’au milieu et aux habitudes de vie.

Génétique

À la suite d’études réalisées à long terme sur des familles ainsi que sur des jumeaux (séparés ou non à la naissance), on a pu démontrer que la dépression comporte une certaine composante génétique, bien que l’on n’ait pas identifié de gènes précis impliqués dans cette maladie. Ainsi, des antécédents de dépression dans la famille peuvent être un facteur de risque.

Biologie

Bien que la biologie du cerveau soit complexe, on observe chez les personnes dépressives un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Ces déséquilibres perturbent la communication entre les neurones. D’autres problèmes, comme une perturbation hormonale (hypothyroïdie, prise de pilule contraceptive par exemple), peuvent aussi contribuer à la dépression.

Milieu et habitudes de vie

Les mauvaises habitudes de vie (tabagisme, alcoolisme, peu d’activité physique, excès de télévision ou de jeux vidéo, etc.) et les conditions de vie (conditions économiques précaires, stress, isolement social) sont susceptibles de nuire profondément à l’état psychologique. Par exemple, l’accumulation de stress au travail peut mener à l’épuisement professionnel et, à terme, à la dépression.

Événements de la vie

La perte d’un proche, un divorce, une maladie, la perte de son emploi ou tout autre traumatisme peut déclencher une dépression chez les personnes prédisposées à la maladie. De même, les mauvais traitements ou les traumatismes vécus dans l’enfance rendent plus sensibles à la dépression à l’âge adulte, notamment parce qu’ils perturbent durablement le fonctionnement de certains gènes liés au stress.

Les différentes formes de dépression

Les troubles dépressifs sont classés en plusieurs entités : les troubles dépressifs majeurs, les Troubles dysthymiques et les troubles dépressifs non spécifiés.

Le Trouble dépressif majeur 

Il est caractérisé par un ou plusieurs Épisodes dépressifs majeurs (une humeur dépressive ou une perte d’intérêt pendant au moins deux semaines associée à au moins quatre autres symptômes de dépression).

Le Trouble dysthymique 

(dys = dysfonctionnel et thymie = humeur)

Il est caractérisé par une humeur dépressive présente la majeure partie du temps pendant au moins deux ans, associée à des symptômes dépressifs qui ne remplissent pas les critères d’un Épisode dépressif majeur. Il s’agit d’une tendance dépressive, sans qu’il y ait une dépression majeure.

Le Trouble dépressif non spécifique est un trouble de caractère dépressif ne répondant pas aux critères de trouble dépressif majeur, ni de trouble dysthymique. Il peut s’agir par exemple d’un trouble de l’adaptation avec humeur dépressive ou d’un trouble de l’adaptation avec humeur à la fois anxieuse et dépressive.

D’autres termes sont utilisés à côté de cette classification du DSM4 (manuel de classification des troubles mentaux) :

Dépression anxieuse. Aux symptômes habituels de la dépression s’ajoutent une appréhension et une anxiété excessives.

Troubles bipolaires auparavant qualifié de maniacodépression. 

Ce trouble psychiatrique se caractérise par des périodes de dépression majeure, avec des épisodes maniaques ou hypomaniaques (euphorie exagérée, surexcitation, forme inversée de dépression).

Dépression saisonnière. 

État dépressif qui se manifeste de façon cyclique, habituellement pendant les quelques mois de l’année où l’ensoleillement est au plus bas.

Dépression du postpartum

Chez 60 % à 80 % des femmes, un état de tristesse, de nervosité et d’anxiété se manifeste dans les jours après l’accouchement. On parle de baby blues qui dure entre un jour et 15 jours. Habituellement, cette humeur négative se résorbe d’elle-même. Cependant, chez 1 femme sur 8, une réelle dépression s’installe immédiatement ou apparaît dans l’année qui suit la naissance.

La dépression à la suite d’un deuil. Dans les semaines suivant la perte d’un être cher, les signes de dépression sont fréquents, et cela fait partie du processus de deuil. Cependant, si ces signes de dépression persistent plus de deux mois, ou s’ils sont très marqués, il faut consulter un spécialiste.

Complications

Il existe plusieurs complications possibles liées à la dépression :

  • La récidive de dépression : Elle est fréquente puisqu’elle concerne 50 % des personnes ayant vécu une dépression. La prise en charge diminue considérablement ce risque de récidive.
  • La persistance de symptôme résiduels : il s’agit de cas où la dépression ne se guérit pas entièrement et où même après l’épisode dépressif, persistent des signes de dépression.
  • Le passage à la dépression chronique.
  • Le risque suicidaire : La dépression est la première cause de suicide : environ 70 % des personnes décédant par suicide souffraient d’une dépression. Les hommes dépressifs de plus de 70 ans sont les personnes les plus à risque de se suicider. Les idées de suicide appelées parfois « idées noires » sont un des signes de dépression. Même si la plupart des personnes ayant des idées de suicide ne font pas de tentative, c’est un signe d’alarme. Les personnes dépressives pensent au suicide pour arrêter une souffrance qui leur paraît insupportable.

Les troubles associés à la dépression : La dépression a des liens physiques ou psychologiques avec d’autres problèmes de santé :

  • Anxiété,
  • Dépendance : Alcoolisme ; abus de substances telles que le cannabis, l’ecstasy, la cocaïne ; dépendance à certains médicaments comme les somnifères ou les tranquillisants…
  • Augmentation du risque de certaines maladies : maladies cardiovasculaires et de diabète. En effet, la dépression est associée à un risque plus élevé de problèmes cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux. Par ailleurs, le fait de souffrir de dépression pourrait accélérer légèrement l’apparition du diabète chez les personnes déjà à risque. Les chercheurs soutiennent que les personnes dépressives sont aussi moins portées à faire de l’exercice et à bien manger. De plus, certains médicaments peuvent accroître l’appétit et occasionner un gain de poids. Tous ces facteurs augmentent le risque de diabète de type 2.

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